Vacances d'avril
Trip to Salzburg
Debout aux poules !
Si
ce néolocutisme est le rassemblement des deux expressions "debout aux
aurores" et "levé en même temps que les poules", il n'en a pas
moins le mérite d'être clair.
Enfin…
beaucoup plus que le ciel à cette heure-là, quoi.
6h09,
éjection du candidat avec ses trois sacs dans le but inavoué d'arriver à choper
le train de 6h11… qui passe en fait aux 13 à cette heure-ci. Je devrais plutôt
parler du train des 13 qui, de temps en temps, passe aux 11… mais de toute
manière ça ne changerait rien au fait que j'ai heureusement réussi à
l'attraper, le train !
Une
fois arrivé à Lausanne, encore un peu céphalorectal à vrai dire, passage à la
boulangerie pour aller chercher des Euros pour le voyage, puis achat du petit
déjeuner chez l'agent de change du coin, prénommé NCR Electronics et plein de
boutons carrés sur le visage, avant d'aller boire le café qui allait me
réveiller…
…et
me pousser à souscrire des actions auprès du fabricant des pastilles Rennie ®,
tant le café était amer et inbuvable – en un mot dégueulasse -, genre résidu de
raclure de fond de chiottes version 1985 lyophilisé pour ceux qui veulent
tenter d'en comprendre le goût exact !
Ebrouement
du train (et donc de mon estomac endolori) à 7h20.
Sublime
paysage que celui qui vous accompagne dans le Lavaux, magnifique et majestueux
serpentement dans le PAF (le Paysage Agricole Fribourgeois), bellissime plateau
alémanique. Comment peut-on ne serait-ce qu'oser imaginer en perdre un seul
instant, un seul mètre ? C'est tellement magique…
A
peine quelques secondes après avoir quitté Lausanne, quelques fractions de
seconde après le message de bienvenue ânonné (si, j'ai vérifié, il y a deux
"n" et un circonflexe à "ânonner", c'est pas comme dans
"Danone" où il n'y a ni circonflexe ni deux "n" de suite,
d'ailleurs c'est logique car on n'écrit pas Nnêstlé !!) par la charmante voix
céhefféfienne…
…à
peine quelques infimes instants après le démarrage, donc, une nouvelle annonce
gâche le silence du train : "Nächste Halt, Zürich Hauptbahnhof. Prochain
arrêt, Zürich gare centrale. Next stop, Zürich main station". Mais comment
donc peut-on oser assaillir ainsi les lobes acoustiques des pauvres voyageurs
d'annonces si rapprochées, c'en est presque du harcèl…
Qqqqquoi
?????? Comment ça, Zürich ?!!
C'est
en regardant ma montre que je constate qu'en effet, la petite aiguille fait
lentement mais sûrement route vers le 10, tandis que la grande rampe
ostensiblement en direction du 6, la trotteuse sautillant allègrement autour
des deux autres en faisant "you you you you you you hou !".
Une
fois mon esprit ayant repris le dessus sur l'emballage de coton qui l'entoure,
mon œil droit focalisé sur la partie droite de mon champ de vision, l'œil
gauche étant revenu dans la partie gauche, je tentai un étirement discret,
façon "Aaaaaaaahhhhhh hhiiiiiiiign proutttt !" et entreprenai de
regarder à quelle heure le train suivant devait partir.
Fort
d'un battement (mais où donc était passé Robin ??) de treize minutes, ne
stressons pas !
Quelques
centaines de mètres avant l'arrivée à quai, le train était déjà à très basse
vitesse, roulant sur l'inertie aux environs de 30 km/h selon le ressentiment
que j'en avais, je me levai donc pour récupérer mes bagages placés sur le
porte-valises en haut de l'escalier du deux-étages, devant pour cela faire
déplacer un pot de peinture de 13 à 14 ans d'âge en train de faire la pitre en
bouffant un chewing-gum, le cul posé à la fois sur la rambarde et sur la
poubelle !
- Entschuldigung
!
Le
chewing-gum me regarda de travers, sans envisager de déplacer son auguste
derche.
- Pardon,
scusi !
Nouveau
regard emprunt de tendresse et mettant en lumière le QI huîtrier de cette
connasse.
Quelques
secondes plus tard, le truc en question n'ayant pas bougé de l'once d'un iota,
j'empoignai délicatement mon trolley bag vert et l'amenai – il est vrai assez
brutalement – vers moi, ce qui asséna un superbe coup de roulette et de coin
inférieur de valise dans le dos de la garde-poubelle qui faillit en avaler son
chewing-gum. A quoi j'ajoutais un "Oops, désolé !" lancé sur un ton
aussi sincère qu'elle semblait intelligente ! Au final, c'eût pour effet
qu'elle bougeât tout de même enfin son popotin pour le poser sur la rambarde,
environ 1m20 plus loin.
Le
quai fut abordé, toujours sur la lancinante lancée du train, quand tout à coup
un coup de klaxon prolongé fut audible, alors qu'un freinage particulièrement
violent m'obligea à m'accrocher très sérieusement à la main courante, tandis
que la grognasse fut propulsée contre la paroi au bas de l'escalier, ce qui provoqua
l'éclatement de rire de 3 personnes qui avaient assisté à la scène précédente.
Et
comme chacun sait, je ne retourne jamais un couteau dans une plaie…
…"Sous
vos applaudissements", aurait dit Jacques Martin !
Arrivant
deux voies plus loin près de mon Eurocity, je découvre un train d'une forme
banale par rapport à nos bons vieux wagons, mais avec des compartiments de 6
places assises, larges et espacées, garnies de sièges de bonne facture aux
housses de cuir noir. Climatisation parfaitement réglée pour moi, genre aux
environs de 17°C, nous étions seuls dans le compartiment – et le resterons jusqu'à Innsbruck
-, heureux et tranquille que j'étais pour sauter de gauche et de droite pour faire des
photos. Après tout, si c'est pour rester 6 heures assis dans le même train,
autant être confortablement installé.
Trajet
non stop jusqu'à Sargans sur un parcours assez connu, vu que nous le parcourons
lorsque nous nous rendons aux Grisons. Je profite de la halte de Sargans pour
prendre deux photos super pourraves (à contre-jour et à travers la fenêtre du
train) des M.A.N. gazeux du Fürstensturm Liechstenstein, puis nous repartons en
direction de Buchs, dans le canton de St-Gall.
Une
fois arrivés sur le coup de onze heures, notre Re 4/4 II estampillée 11207
prend congé de nous avant de se diriger vers l'entrée du garage où l'attendent
probablement ses copines pour l'apéro, tandis qu'une locomotive des ÖBB reprend
la direction des opérations. Passage d'uniformes policiers dans le train, car
c'est la dernière halte sur territoire helvétique, puis départ…
…en
marche arrière, en direction de l'Est. Feldikirch est atteinte à 11h20 et
Bludenz à 11h35, puis se succèdent plusieurs paysages magnifiques, montagneux,
faisant parfois penser à la ligne de l'Albula et ses villages somptueux avec
des églises aux superbes clochers veillant sur les maisons.
Au
sommet de la montée, on atteint Langen am Arlberg. Le chef de train nous
informe par haut-parleur qu'en raison d'un retard du train croiseur, nous
devrons patienter environ 6 minutes ici. Ayant remarqué au départ de Zürich que
mon Allemand ne valait pas un Euro, il passe vers moi pour me répéter le
message dans un français approximatif, au cas où je ne l'aurais pas compris.
Belle attention ! Il faut dire que ce chef de train avait les manières
empressées et chaleureuses d'un maître d'hôtel et la patience de parler
lentement quand il transmettait ses informations en Allemand s'il ne les
faisait pas – ça arrivait de temps en temps – dans d'autres langues. Chapeau
bas ! Il finira son périple à Innsbruck, remplacé par un collègue bien moins
délicat que lui…
Après
avoir attendu les 6 minutes annoncées, de 12h02 à 12h15 (ben ouais…), notre
train repartit enfin vers sa destination viennoise.
Sur
les tronçons suivants, le train rattrapa une bonne partie de son retard grâce à
un stratagème fort astucieux du chef de train : les haltes à St. Anton am
Arlberg, Landeck-Zams, Imst-Pitztal et Ötztal furent particulièrement courtes,
fait prévu dans les annonces disant que "Unser Zug hat viel verspätert, so
bitten wir Sie sehr schnell auszusteigen und danken Ihnen um Verständnis
!". Efficace.
13h35
Innsbruck, trois occupants nous ont rejoint dans le compartiment, Döner Kebab à
la main (et dans mon nez tellement ça pue ces trucs !). Trois jeunes yos mais
pas issus de la rue, sinon ils ne voyageraient sans doute pas en première,
T-Shirts de skaters bien trop grand pour eux, pantalons avec la ceinture à la
hauteur des fesses et les poches derrière les genoux, Nike TN sur les sièges en
cuir… bref, le voyageur tranquille typique de la 1ère classe. Cela
dit, ils parlaient français (!), et leur accent plutôt sudiste me fit penser
assez rapidement qu'ils pouvaient ne pas habiter Innsbruck à l'année. Quelle
intelligence tout de même J !!
Avec
à peine 5 minutes de retard, les portes du train se fermèrent, hormis celle du
nouveau chef de train qui venait de donner son coup de sifflet et restait
debout sur la première marche pour contrôler le départ. Quelques secondes
passèrent puis un Nokia Tune retentit dans la poche de chemise du chef de
train.
La
nouvelle sembla le réjouir au point qu'il frappa plusieurs fois du poing sur la
barre métallique se trouvant à côté de la porte en lâchant un superbe chapelet
de jurons que je n'ai pas compris, mais qui se rapprochait bien plus de
l'édulcoré "putain de saloperie de chierie de bordel de merde à la
con" du plus classique "oui ma chérie, je t'aime" ou d'un truc
romantique du genre !
S'ensuivit
un message haut-parleur que je n'ai absolument pas compris vu la rapidité et le
ton cordial sur lequel il était transmis.
13h52,
sorti du train sans que je le remarque, j'aperçus notre chef de train au visage
rougi par la colère en train de gesticuler et de gueuler sur un employé survêtu
d'une chasuble jaune sur le quai. Départ du train peu après l'embarquement du
chef de train. Ce dernier n'ayant apparemment pas du tout envie de contrôler
les billets, il restera assis tout au long du voyage sur un siège en maugréant
!
Salzburg,
15h50, l'Euro-City de 15h29 arrive finalement en gare de Salzburg et me libère
enfin. Je découvre une très belle gare, beaucoup plus petite que je ne
l'imaginais, peut-être parce que je surestimais la grandeur de la ville, en
fait.
Salzburg
Il
faut dire que Salzburg est une très jolie ville. Surplombée par le Mönchberg et
sa forteresse à l'allure autoritaire et intouchable, sa vieille ville est
constituée de bâtiments magnifiques entourant une zone piétonne grâce à
laquelle on arrive à imaginer la vie de ceux qui ont pu habiter ici… et de ceux
qui habitent ici.
Accusant
un jour de retard sur le programme prévu, je n'aurais à vrai dire pas la
possibilité de visiter Salzburg comme je l'aurais voulu, devant notamment tirer
un trait sur la visite des mines de sel, celle des grottes de glace (de toute
manière n'ouvrant que le 1er mai) et, justement, celle de la
forteresse, préférant de loin – puisque le temps manque – me balader en ville
et découvrir les quartiers de Salzburg.
Je
profitai en même temps de découvrir leurs transports publics, composés d'un
Lokalbahn que je n'ai même pas pu entrapercevoir, d'une grande majorité de
trolleybus et de quelques lignes desservies par autobus ou Postbus rouges
autrichiens.
Au
niveau des trolleybus, tout est à plancher bas. Même les plus anciens, que je
croyais être des M.A.N. et qui sont en fait des Gräf & Stift du début des
années 1990. Tout à fait conforme à ce que j'en attendais, c'est-à-dire
intérieurement très proches d'un Mercedes O405GT avec notamment la barre de
maintien arrondie de l'articulation, la disposition des places et le système de
portes typique oquatrecentcinquienne. Un moteur électrique à onduleurs – ce qui
m'a étonné d'ailleurs – dont la puissance est largement suffisante pour gravir
la ville totalement plate (!) salzburgeoise. Ils disposent d'un simple
afficheur monoligne (hé non, y a pas qu'à Lausanne qu'on a de telles antiquités
!) donnant le prochain arrêt avec, en alternance, le "Wagen Hält" une
fois l'arrêt demandé. A propos de la demande d'arrêt, au lieu d'un
"mûûûûp" ou d'un "blêêp" ou d'un "ding", les
salzbourgeois ont droit à un carillon de toute beauté à quatre tons successifs,
mais qui à la longue doit devenir super chiant. En tout cas, au moins, lorsque
quelqu'un appuie sur le bouton, tout le monde le sait !
L'hôtel
Best Western Stieglbrau se trouve à environ 200 mètres de la gare, atteignable
à pied ou en bus. L'arrêt du trolleybus est même si proche que je suis persuadé
qu'un type qui s'encouble dans l'escalier à la sortie de l'hôtel se prend la
gueule dans le poteau de l'arrêt de bus…
…très
jolie chambre, assez grande et climatisée (j'ai quand même arrêté la clim'
pendant la soirée tellement elle fait de bruit, mais bon…), donnant sur la gare
et étonnamment pas extrêmement bruyante malgré les très nombreuses manœuvres de
trains de marchandises pendant la nuit.
Salzburg – Linz
D'une
durée prévue d'une heure, le voyage de Salzburg à Linz me permit de ne pas trop
être fatigué après le voyage de la vieille qui fut tout de même long, huit
heures de rail…
Je
me réjouissais de pouvoir monter dans le fameux Railjet, le train à grande
vitesse autrichien, dont j'avais déjà entendu parler à propos de son niveau de
confort. Je me dirigeai donc vers le train, qui est vraiment magnifique il faut
le reconnaître. Pénétrant dans le wagon de première classe, je me demandai si
je ne m'étais pas trompé et s'il ne s'agissait pas d'un train spécial affrété
pour les hautes sphères politiques locales. En effet, l'espace immense entre
les places assises (simple siège à gauche, double siège à droite) est
surprenant. Une fois enfoncé dans le confortable siège et les multiples
réglables possibles compris, on a vraiment une impression d'espace inouïe, au
point que je suis sûr que même Jonas se sentirait petit !
Peu
après le départ en direction de Linz, un message haut-parlisé nous souhaite la
bienvenue à bord du Railjet et nous informe que celui-ci dispose de trois
classes : une classe Premium, une classe First et une classe Economy. N'ayant
pas réservé mon siège pour un si court trajet, je me demande si je n'ai pas
fait erreur et ne suis pas en Premium. Je me tranquillise une fois le passage
du contrôleur fait, mon billet est valable, je ne suis donc pas en Premium !
D'emblée
je constate l'excellent confort de roulement du Railjet et son silence de
fonctionnement, sauf quand il respire. Hé oui, le Railjet respire. En fait, il
s'agit probablement d'un effet de suspensions ou de vérins hydropneumatiques
qui, dès que le train tourne, émettent une sorte de – merde, pourquoi je me
suis lancé là-dedans, moi ? C'est malin… - "schbloup – slurp – gloup"
ou un truc qui y ressemble étonnamment.
Les
écrans d'information aux voyageurs, disposés toutes les 10-15 places environs,
sont surprenantes de précision et par les détails qui sont fournis : aussi, le
voyageur dispose de l'heure d'arrivée théorique à la prochaine station, des
futures stations desservies et, en alternance, d'une carte GPS montrant le tracé
de la ligne ainsi que l'emplacement exact du train. En alternance avec la
prochaine station, se fixe un écran blanc avec la vitesse instantanée du train.
Fort
hélas, il nous sera impossible d'atteindre une vitesse vraiment intéressante.
D'abord à cause du profil de la voie, ensuite parce que nous subirons une petite
spécialité au niveau du voyage : suite au retrait forcé de la locomotive du
Railjet nous précédant, nous l'accouplons et procédons à un voyage en commun des
deux Railjet, ce qui implique des arrêts superflus, etc., etc.
Nous
circulerons donc à une vitesse moyenne de 90 à 100 km/h, avec parfois une
petite pointe aux environs de 160 km/h, et même une fois à 170 km/h juste avant
l'arrivée.
Là
encore, il faut reconnaître le service très poussé à la clientèle : une
distribution de jus de fruit a lieu envers les nouveaux voyageurs, ainsi que
quelques amuse-gueule et une serviette rafraîchissante.
Après
cet accouplement et les arrêts supplémentaires, nous arrivons à Linz après près
d'une demi-heure de retard sur l'horaire, mais personnellement satisfait
d'avoir pu goûter au Railjet.
Linz
La
ville de Linz est encore plus belle que celle de Salzburg. La LändstraBe,
l'artère principale commerçante qui va du centre ville jusqu'au point sur le Danube, ressemble assez à nos
zones piétonnes généralement agrémentées de tramways dans le centre de nos
villes helvétiques, telles qu'il en existe à Bâle ou Berne. Puis l'Obere- et
l'Untere Donauerstrasse, qui longent le Danube, sont bordées de divers
bâtiments plus modernes tels le Centre Ars Electronica, qui est en fait bien
connu pour ces célèbres foires dans les domaines scientifiques.
L'Arcotel
Nike se trouve au bord du Daube. La 306, chambre magnifique au 3ème
étage, donne accès à une vue imprenable sur le Danube et ses bateaux. Ainsi
j'aurai pu voir un joli coucher de soleil sur les rives danubiennes. Quant au
restaurant, lui aussi avec la vue sur le Danube, il m'a permis de manger une
excellente truite fumée accompagnée d'une mousse aux Cranberries, suivie de la
célèbre et non moins fameuse Wienerschnitzel qui dans mon assiette avait
quasiment la forme de l'Autriche !
Au
final, je regrette de ne pas rester plus longtemps à Linz, car c'est une ville
qui a beaucoup de charme et qui, somme toute, doit se visiter plutôt sur trois
ou quatre jours.
Linz – Wuppertal
En
ce 10 avril – hé, mais c'est l'anniversaire de Momo, deux secondes je reviens,
je vais lui écrire un SMS ! -…
…en
ce 10 avril disais-je, je profitai de me lever à 6h30, à peu près en même temps
que le soleil, pour pouvoir prendre le train de 8h16 qui m'amènerait à
Wuppertal, après un changement (4 minutes entre les deux) de train à
Frankfurt-Hauptbahnhof, récupération d'un autre train pour rejoindre la gare de
l'aéroport, d'où je monterai dans un troisième ICE à destination de Wuppertal,
où je retrouverai enfin Numa, pas vu depuis fort longtemps car en voyage
continuel ces temps.
Pour
commencer, je pus contempler avec admiration les lueurs rosâtres et jaunâtres
commençant à apparaître sur les bâtiments. Une fois mon sac prêt, je descendis
déjeuner et me préparai à partir lorsqu'un reflet sublime sur l'Ars Electronic
Center se fit voir. Tellement merveilleux que j'eus voulu le photographier.
Hélas, vu la luminosité, impossible d'en faire quelque chose avec mon appareil
photo, le problème à vrai dire, venant plutôt du photographe !!
Je
quittai donc les bords du Danube avec regrets et me dirigeai vers la gare
principale à bord d'un taxi Mercedes CDI, conduit par une grande femme à longs
cheveux brun-clair et aux gants blancs, qui réussit à ne pas nous secouer
jusqu'à la gare, conduisant de manière avenante, mais franchement sans traîner.
Des
8 Euros annoncés par la réceptionniste de l'hôtel, je dépassai nettement la
somme prévue et mon voyage culmina à 8.10 Euros. La ruine complète !!
En
gare de Linz, j'espérai que contrairement à ce que j'avais vu ces derniers
jours au niveau des ÖBB, le train pour Francfort serait à l'heure, d'autant que
je n'aurai en principe que quatre minutes pour changer de train en arrivant à
Francfort.
Mon
ICE arriva pile à l'heure en gare et j'embarquai très heureux dans un ICE 2 (à
moins que ce ne soit un 3, mais je ne sais pas encore les reconnaître, à vrai
dire). Je n'avais jusqu'ici eu l'occasion de voyager qu'une seule fois dans un
ICE, entre Schaffhouse et Winterthur sauf erreur, il y a de ça au bas mot cinq
ou six ans, et je me réjouissais donc de pouvoir en tester à nouveau un. Vu que
je vais y passer sept heures et demie aujourd'hui, ça devrait suffire, comme
test !!
Le
train s'ébroua comme convenu à 8h16, dans une sonorité particulière des
onduleurs qui ne ressemble pas du tout à celle de nos ICN. Grand confort des
sièges réglages eux aussi dans tous les sens, mais malgré tout un poil en deçà
de ce que j'ai pu voir dans le Railjet.
A
8h42, nous eûmes droit à un superbe freinage d'urgence en pleine voie, suivi
d'un léger recul de train de quelques mètres… puis redémarrage une minute
après, sans explication, ramassage des sacs pour ceux qui les avaient mal
fixés. N'ayant pas vraiment l'impression qu'il y a des passages à niveau sur la
ligne, je pense que le régulateur s'était réveillé et avait pensé à tracer
l'itinéraire suivant…
Ce
n'est qu'après Nürnberg, vers 11h55, que nous pûmes circuler à une vitesse
semblant élevée. Je ne sais pas à combien nous allions mais les arbres passaient
très vite, j'imaginais une vitesse de l'ordre de 250 km/h environ, sans savoir
hélas si j'étais dans le vrai.
En
fait, je découvris plus tard dans l'ICE suivant que nous voyagions à la vitesse
de 294 km/h en vitesse de croisière. Suite au prochain épisode…